Génération(s)
La notion de génération, malgré son caractère arbitraire, permet de structurer et d’organiser le temps : elle pose une frontière, sert de point de comparaison et permet la création de l’identité.
Extrait de l'appel à communications
La 5e édition du colloque estudiantin de l'ADELFIES s'est tenue à l'Université McGill les 22 et 23 novembre 2012.
Appel à communications :
Malgré son côté abstrait et insaisissable, la thématique du temps est incontournable dans les études littéraires. Nous proposons, dans le cadre de ce colloque, de donner à la question de la temporalité une assise plus concrète en l’abordant par un angle plus précis, soit celui de la génération. Dénotant dans son sens premier l’acte de créer, de mettre au monde, la génération renvoie directement à la question des origines et à celle des antécédents. Un être, une oeuvre, une idée portent en eux tout ce qui les précède. La notion de génération, malgré son caractère arbitraire, permet de structurer et d’organiser le temps : elle pose une frontière, sert de point de comparaison et permet la création de l’identité.
En littérature, la question générationnelle est d’abord centrale pour l’histoire littéraire qui ne cesse de diviser le temps en périodes, en courants, en mouvements. Dans le texte littéraire lui-même, les rapports intergénérationnels servent souvent de moteur à l’intrigue. De l’Antiquité à l’époque contemporaine, tant en poésie, au théâtre que dans le roman, le personnage, s’il est jeune, s'interroge sur les traditions qu’il doit suivre, sur les aînés qu’il doit ou non respecter. S’il est vieux, un doute le hante parfois sur l’héritage, culturel, pécuniaire ou autre, qu’il laissera aux générations suivantes. Nombre d’écrivains se sont aussi faits porte-parole de leur génération, tentant de la définir par rapport à un autre âge, à une autre époque de laquelle ils souhaitaient soit se rapprocher, soit se distancier. La question générationnelle se pose également en traduction : chaque génération conçoit la traduction d’une manière différente, tant sa pratique que dans sa visée.
Nous invitons les jeunes chercheurs à la maîtrise, les doctorants et les postdoctorants à se pencher sur la question générationnelle lors du cinquième colloque estudiantin du Département de Langue et Littérature françaises qui se tiendra les 22 et 23 novembre 2012 à l’Université McGill. Les présentations, d’une durée maximale de vingt minutes (environ 2 500 mots ou dix pages à double interligne), doivent être en français. Elles devront s’articuler autour de l’un des trois axes suivants :
- La notion de génération dans le texte littéraire : Dans le texte littéraire, comment les rapports intergénérationnels sont-ils représentés? Quel est le rapport du personnage à son passé, à son hérédité, à ses ancêtres? Y a-t-il d’autres moyens d’envisager les relations entre les générations que par l’angle du conflit? Il existe également un nombre de stéréotypes et de lieux communs propres à chaque âge de la vie. Comment les écrivains ont-ils représenté l’enfance, l’adolescence, la vieillesse dans leurs écrits? Qu’en est-il du passage d’un âge à un autre? Comment la littérature arrive-t-elle à capter ce passage, à en rendre compte?
- Les différentes générations d’écrivains et de traducteurs : Comment l’écrivain cherche-t-il à représenter sa génération, les générations qui l’ont précédée ou même, celles qui suivront la sienne dans un futur proche ou lointain? De quelle façon revendique-t-il une filiation ou, au contraire, cherche-t-il à rompre avec la tradition en place à son époque? Quel est, selon lui, l’âge d’or de sa pratique? Comment les questions de filiation, d’appartenance ou encore de postérité sont-elles abordées en littérature? Qu’en est-il des générations de traducteurs? Peut-on voir les mêmes motifs chez le traducteur que chez l’écrivain? La traduction est-elle pensée différemment selon les générations? Le traducteur se situe-t-il en accord ou en opposition avec les normes traductives en vigueur à son époque?
- La question générationnelle dans la théorie et la critique: Qu’a à dire la théorie sur la notion de génération? Comment met-on en place les repères temporels qui départagent les courants littéraires ou traductologiques? Est-il possible de ne pas tenir compte de l’histoire littéraire, ou du moins des notions de courants, de mouvements et d’écoles, lorsqu’on étudie la littérature? Faudrait-il revoir la manière dont on classe les auteurs, les textes? Comment doit-on traiter les oeuvres avant-gardistes, sont-elles hors de leur génération? Comment pourrait-on décrire la génération actuelle d’écrivains ou de traducteurs, quelles différences et quelles similitudes peut-on observer entre cette génération et celles qui l’ont précédée?